A propos de la Sophrologie
L’AMC ne peut pas cautionner l’assimilation entre sophrologie et médecine comportementale, ni entre sophrologie et psychothérapie. Certaines associations de professionnels ou de patients s’autorisent ces amalgames. Nous le regrettons ; voici pourquoi :
La sophrologie n’est pas une pratique de médecine comportementale.
On ne peut pas donner des soins médicaux si on n’est pas formé à la médecine, ce qui recouvre des notions cliniques, physiologiques, biologiques, chimiques, pharmacologiques, juridiques, éthiques, anthropologiques, sociologiques, entre autres. Ces aspects ne font pas partie de la formation des sophrologues. Par contre, les cursus des études d’infirmiers et de psychologues comportent ces éléments de la formation des médecins. Ces professionnels sont seuls aptes à intervenir dans le processus de soins. C’est la loi. C’est aussi une question de bon sens. Comment administrer des soins médicaux si on n’a pas appris à le faire ?
La sophrologie n’est pas une pratique de psychothérapie.
Le recours à un phrasé d’allure psychanalytique, chargé de formulations inventées, aux prétentions scientifiques et débouchant sur des considérations plutôt ésotériques, ne contribue pas à hisser la sophrologie au rang de psychothérapie. Ceci étant, le fait qu’on vous consacre du temps, qu’on vous écoute et qu’on vous mette en confiance quant à l’amélioration de votre état, apporte du réconfort. C’est d’ailleurs une vertu nécessaire, mais pas du tout suffisante, d’une relation thérapeutique digne de ce nom. Un soutien conjugal, familial, amical, celui d’un groupe de personnes confrontées à la même souffrance, apportent aussi du réconfort. On ne peut pas pour autant parler de psychothérapie. Les sophrologues l’admettent eux-mêmes. Ils préfèrent revendiquer une discipline de développement de la conscience. Mettre au même niveau psychothérapie et sophrologie n’est donc pas pertinent.
La sophrologie recourt à des pratiques dont l’efficacité ne doit rien à la sophrologie.
Le développement de la conscience n’est pas le propre de la sophrologie. La sophrologie emprunte aux techniques de relaxation, à la méditation ou à l’hypnose, des pratiques qui ont fait leurs preuves d’un point de vue thérapeutique. Il n’est nul besoin de la « théorie » sophrologique pour avoir recours à la relaxation, la méditation ou l’hypnose.
La sophrologie est parfois perçue comme activité complémentaire à une démarche thérapeutique.
La sophrologie est parfois présentée comme activité complémentaire à une démarche thérapeutique au même titre que le sport, la gastronomie, la lecture, la fréquentation d’un club de rencontre, d’une association de loisir ou culturelle, la spiritualité, le Qi Qong,le Yoga … à dater du moment où la personne n’encoure pas de risque pour sa santé et sa sécurité.
Le fait que la sophrologie est sous la surveillance de la commission d’Etat chargée des dérives sectaires parce que ceux qui ont conçu cette pratique sont liés à des sectes, devrait amener à éprouver des réticences quant à l’innocuité du conseil de la sophrologie comme activité complémentaire aux soins pour les personnes en souffrance.
Aucune étude scientifique n’a rendu compte de l’efficacité de la sophrologie.
Comme en cas d’apposition des mains pour lesdits magnétiseurs, des personnes se déclarent satisfaites de la méthode utilisée en sophrologie. Cependant, aucune étude scientifique démontrant une quelconque efficacité spécifique de la sophrologie n’a été publiée. Par contre, les exercices proposés par les sophrologues, inspirés de la relaxation, de l’hypnose, de la méditation, notamment de la mindfulness (méditation de pleine conscience), ont été validées pour leurs effets thérapeutiques face à la souffrance chronique par de multiples études scientifiques. On peut se demander pourquoi ne pas les préférer aux copies mises au service de l’influence sophrologique.
Le recours à la sophrologie se développe.
On peut s’offusquer que l’efficacité marketing de la promotion de la sophrologie ait conduit à un développement important de l’offre, y compris dans des structures hospitalières. Il faut que ces dernières soient peu regardantes quant au bien-fondé de l’application de prétendus soins par des personnels non formés dans le domaine sanitaire. C’est, au minimum, étonnant.
Certains sophrologues ont bien compris les limites de leur proposition dans le domaine du soin. Ceux-là empruntent beaucoup à la terminologie de la médecine comportementale. L’AMC invite les prescripteurs de sophrologie à faire preuve de discernement.
L’AMC propose le développement de pratiques de soins comportementaux efficaces et sécures pour les patients
L’AMC propose, de concert avec les consultations de médecine comportementale, le développement des pratiques de relaxation, d’hypnose et de méditation de pleine conscience, délivrées par des personnels qualifiés, dans les hôpitaux et structures de soins.
POUR EN SAVOIR PLUS :
https://menace-theoriste.fr/sophrologie-esoterisme-masque/
https://www.youtube.com/watch?v=Tep4GBgri-E
https://cortecs.org/psychologie/la-sophrologie-caycedienne-entre-conte-new-age-et-pseudoscience/
Document supervisé par Mme Gwladys DEMAZURE – Comité Scientifique de l’AMC